Hiberna Hibernas Hibernare Hibernatus Hibersanatorium

Par Le Préfet, le vendredi 25 novembre 2011

Le mois de novembre est celui que je préfère car c'est celui de mon anniversaire. À part ce grand événement, ce mois qui commence par la fête des morts est le plus nul de l'année. Avril, par exemple, a son poisson et ça a une toute autre classe !

La nullité sinistre de ce mois de merde devrait nous pousser à fermer les portes et à passer directement au mois de décembre sacrément plus sexy. Hélas personne n'a encore songé à faire un mois d'hibernation. Dommage.

En tout cas, novembre et son insignifiance amène à une certaine réflexion sur l'importance et l'enthousiasme que suscite les activités culturelles. Avez-vous déjà remarqué à quel point chaque article, chaque edito, chaque ligne, chaque mot cueilli dans un programme, un journal culturel, un gratuit, les deux à la fois même parfois, déborde d'entrain et de profession de foi ? A croire que ce qui se passe à chaque endroit est la pointe du nombril du bibendum boursouflé du divertissement international. C'est tellement beau et authentique qu'on en vient à douter qu'il y ait un monde qui vaille la peine en dehors du pays des merveilles des soupentes culturelles de Marseille et de Navarre.

Je comprends pas. Parce que s'il peut y avoir un mois de merde, et un mois ça a un sacré prestige ! Ça a pignon sur rue depuis un bon paquet de lustres ! Pourquoi donc il y aurait pas des spectacles de merde ? Cette dithyrambe systématique tient de l'anomalie ; dans un monde où on s'emmerde quand même pas mal, il n'y a que deux endroits où on trouve 100% d'enthousiasme : la pub et la critique pas chère. De là à penser que l'une et l'autre utilisent la même mauvaise fois il n'y a qu'un pas...

Zou... c'est fait.

Eh oui, dans ce milieu de la culture aux cœurs purs, où la lutte devant l'oppression abêtissante de TF1 est un sacerdoce de chaque seconde (même quand on pète c'est pour exprimer la liberté de penser), on utilise le même langage, la même muflerie : on repeint les bouses pour les faire briller et les rendre appétissantes, et on organise la mélodie du bonheur au rayon surgelé avec le même sourire extatique, qu'on s'empiffre un cornet trois parfums de chez Gervita ou un groupe de rock punk noise harch crouille alternatif.

S'il vous plaît messieurs les critiques avec du vent dans les oreilles, faites, juste pendant ce mois de novembre, des papiers méchants et stupides, où vous insulteriez les spectacles, même avec de la mauvaise foi, où vous vomiriez sur la nullité infamante des trois quarts des cultureux. Ça vous défoulerait. Ça mettrait de la vie. Comme deux marseillais qui s'insultent avec deux parisiens.

Quant au mois de novembre c'est aussi l'anniversaire de Jens, notre musclor constructor germain, une sorte de Conan croisé avec un Borg: un monstre sympa aussi duveteux que Calimero, aussi chauve que Casimir. Une tonne de muscle dans un quintal de savoir faire, élu produit du mois !

LE PREFET