L'Essoreuse

Rinçage audiovisuel d'avant garde

Anno Domini 2020. Les temps sont rudes pour les partisans de la Nouvelle Alliance Bobinus. Partout où règne L'Ordre, maître des Tuyaux, L'Ordre établit l'isolement de tous, et ses tuyaux comme seuls horizons... Mangez, grace Tuyaux de L'Ordre ! Lisez dans les Tuyaux de L'Ordre ! Jouissez par les Tuyaux de L'Ordre ! Rendez grâce aux Tuyaux de L'Ordre !

Depuis les tréfonds de la galaxie naine BDMDIY-13666, confinée dans l'angoissante incertitude d'une réouverture improbable mais toujours bercée du doux espoir d'une musique en chair retrouvée, L'Embobineuse décide alors se convertir au virtu-réel. Tel l'Archibald « Harry » Tuttle de Brazil, elle sera le Plombier Vengeur des Tuyaux de L'Ordre. Elle en apprendra les outils pour en détourner les codes. Elle en apprendra les langues pour en brouiller l'écoute. Elle lancera sa propre émission de télévision !

« L'Essoreuse » sera son nom.
« Rinçage audiovisuel d'avant-garde » sera son credo.
« Fais le toi-même, mais pas tout seul » son modus operandi.

Une équipe à la fois artistique et technique se forme, inspirée par de multiples vagues allant des années 70 à aujourd'hui — comme celle de l'independant american cable tv portée par des collectifs voire des start-up telles que Videofreex, le New Wave Theatre, The Eric Andre Show et bien d'autres — ou encore influencée par des créations françaises telles que Téléchat de Roland Topor.

Le concept est simple : réaliser un TV-Show DIY, expérimental et décalé, diffusé en live sur le web.

Prendre une forme, le show télé, et la revisiter, la modeler à notre façon, surréaliste, situationniste, rock'n'roll, des fois burlesque. Notre actualité, c'est à dire celle de nos réseaux, y compris celle du quartier de la Belle de mai, sera le vecteur du contenu. Au même titre que nos actions, nous serons donc tournés à la fois vers une vie locale, nationale et internationale.

Il fût un temps où L'Embobineuse, en collaboration avec Primi-TV, tentait une retransmission en direct des concerts sur la toile. Il semble naturel quelques années plus tard et au vu des circonstances que la direction artistique et technique souhaite porter ce projet télé-numérique.

Cette émission est conçue comme un objet d'art divertissant. Les formats numériques et télévisuels sont détournés à des fins artistiques qui restent accessibles et amusantes.

L'Essoreuse développe un style et un esprit proche de cette vague de chaînes locales indépendantes diffusées sur le câble américain.

À titre d'exemple, Videofreex (1969 à 1978), collectif américain, pionnier de la « vidéo/télé d'art », à la pointe des nouvelles technologies, est une start-up. Elle produit des milliers de bandes vidéo sur les années 1970 utopiques, des événements multimédias, des installations d'art vidéo, et lance une station de télévision pirate!

Ainsi, la plus petite chaîne du monde, qui racontait la vie de son village, est devenue une référence en la matière et s'inscrit désormais dans l'histoire de l'art contemporain.

Le streaming comme les canaux américains indépendants de l'époque, permet de retrouver une liberté de ton, un côté artisanal très technique et professionnel induits aussi par une économie de moyens.

Un lien permettra au public de soutenir, selon ses finances, cette première édition qui reste un test, et bien sûr, et une expérience, avant tout, humaine et artistique.