DU SABLE DANS LES DOIGTS

Par Le Préfet, le lundi 1 décembre 2008

Parlons juste d'une performance du festival ART & TERRORISME. Nous l'avons appelé Béton Armé. Sans ironie ni sous entendu ni jeu de mot.

Le dispositif est simple comme un travail d'ouvrier non qualifié. Un cube de béton qu'on détruit à la masse. Ca résiste, ça éclate, ça fait du bruit, et le manoeuvre/artiste n'a pas le temps de transpirer que tout est réduit en poussière.

Et même dedans il n'y a rien, c'est à détruire le rien que nous nous employons. Nous avons choisi ce béton pour ne pas vous faire rêver, pour que vous n'imaginiez rien, et que, dans l'acharnement de l'homme à la masse vous ne voyiez rien. Que ce qui est. Il le fait sans colère et que dans l'absence de colère vous ne voyiez que sa haine. Il le fait avec méthode et que dans cette méthode vous ne voyiez que la rigueur. La rigueur seule permet à la haine d'atteindre son but. Quel qu'il soit.

La haine veut juste arriver au coeur des choses, par le plus court chemin, et non les détruire. Ici au centre de la matière, pour lui faire cracher ses putains de secrets, parce que nous sommes encore stupides comme des poules devant le mystère de la matière. Le travail de connaissance nous fait exploser le monde à la gueule, ma fois, nous ne sommes pas plus que des scientifiques de l'improbable.

La science ici n'a rien à voir si ce n'est avec l'ignorance et la bêtise, où l'incroyable oeuvre de la bêtise creuser dans les origines du monde. Sa ténacité est singulière, c'est une habitude d'exploration bien réconfortante que de savoir que notre connerie créatrice nous poussera toujours vers la même destruction des choses. Ca rassure en un sens. Ca conforte et on se sent homme à rien qu'à casser des cailloux sur le bord de la route...

LE PREFET