Moi de Marx

Par Félix Fujikkkoon, le jeudi 30 novembre 2006

Il y a derrière l'Embobineuse des forces monstrueuses qui n'apparaissent pas au grand jour du soleil marseillais. Il y a en ce lieux des puissances pouraves et démoniaques qui emplissent les pores de chacune des peaux neuves qui s'y aventurent, suintant un doux mélange de bières et autres substances (pipi de chat, caca de féfé, résidus de sons des entrailles de la terre, ... ?).

Pourtant chaque fête se finit et alors le froid reprend ses droits comme pour dire que tout ceci n'est qu'un rêve où le cauchemard finalement l'emportera sur la réalité où il ne restera plus alors qu'à retourner au fond de sa couette en espérant qu'un candidat de gauche vienne encore nous vendre son rêve merdique, nous laissant espérer que demain sera toujours meilleur.

La musique m'emmène dans un recoin de mon âme où je ne sais plus trop bien à quoi je me raccroche. Chaque musicien est un chamane qui s'ignore ou pas et qui en se mettant en contact avec les puissances occultes de l'univers me relie ou pas à mon passé astral depuis longtemps enfoui dans la sous-merde de la génération mitterand.

Là est l'extraordinaire auquel on ne s'attendait plus, le point d'équilibre sur lequel il s'agit de danser pour retrouver les rituels d'antant, un antant si lointain qu'aucun anthropologue n'arrive à le relater. Dans cet espace conçu pour un ailleurs indéfini, le lien cosmique s'opère en balbutiant et ce qui gêne c'est ce manque d'habitude, ce sentiment qu'on ne serait pas encore prêts pour l'accueillir.

En ce lieu, chacun est libre de renouer avec notre passé commun, et de se ratacher à une hyperstrucure dont le dénouement ne se résoud que dans la mise en relation à autrui. Dans la danse non assistée par produit de l'industrie putride, où le corps oublie qu'on le regarde, une foultitude d'images m'apparaissent et semblent communiquer avec les images des autres danseurs. La musique nous emmène, expie nos doutes et fortifie nos puissances.

Là est l'objet du désir. Du désir de l'empoisoneuse, cette bête immonde dans laquelle je m'embobine, je m'endoctrine, je m'empoisonne.

Nos ennemis ne possèdent pas l'antidote. Nous possédons nos ennemis.

RAND'OM