Le footballeur amoureux

Misogynie à part, le sport féminin est globalement ennuyeux.
Il faut dire qu'elles n'ont pas de chance ; les sports spécifiquement féminins que sont la GRS, le patinage artistique et la natation synchronisée, proposent un érotisme kitsch que seuls les pays communistes pouvaient cautionner.
Quant aux disciplines pour lesquelles il y a une section féminine elle ne soutiennent pas la comparaison avec les hommes : moins vite, moins haut, moins fort.
On a fait des gymnastes prépubères ; ces choses mi muscles mi enfants qu'on nous sort tous les quatre ans... C'est le double refus de la féminité et de la femme, des hybrides essences électriques malsaines.
Elles sont en entier des pieds de chinoises : tordues, compressées, déformées.
Et quand les formes leur poussent, on les met au rancart.
Le sport féminin se débat dans les monstruosités, depuis les lutteuses à moustache jusqu'aux footballeuse hermaphrodites. Et toujours un commentateur pour s'extasier « Et en plus elle est belle ! »
Le sport féminin n'arrive pas à ressembler à lui-même ; il faudrait que le sport masculin n'existe pas pour qu'on s'y passionne. Ça serait tout pareil ; on parierait, on commenterait et on n'y verrait que du feu, parce que ça irait trop vite.
Mais heureusement il est un transfuge qui passa du sport masculin au féminin et rendit ainsi gloire aux femmes : c'est Julio Iglesias qui passa du football professionnel à la roucoulade professionnelle, chantant la gloire des femmes et de leur éternel.
Il fallait un footballeur pour couler ainsi dans le béton la grandeur d'un sexe qu'il contribua toute sa carrière à annihiler. Cette séance de rattrapage n'ajoute rien à la connaissance de la femme, mais elle ajoute beaucoup sur la méconnaissance de l'homme.
Chanter avec autant de niaiserie l'autre sexe montre à quel point on lui refuse le droit d'être votre égal. Il faut beaucoup aimer le sport pour dire aux femmes de rester des femmes et de ne surtout pas essayer de faire comme nous.
Mais, malgré l'immense succès qu'il rencontra et qui sans doute limita pendant des décennies les effets de la libération de la femme, il s'en trouve de plus en plus nombreuses pour faire comme nous sur les stades du monde entier.
Et Julio n'est toujours pas mort. Il doit prier que les hommes arrêtent de faire du sport pour que les femmes, enfin, en fasse en talons aiguilles.

leprefet@lmebobineuse.biz

Des mirettes

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