GREGG KOWALSKY //// EMMANUELLE GIBELLO

Une fois n'est pas coutume, Data nous propose de voyager sans avoir à se déplacer très loin. Lundi soir, en plein coeur de Marseille, à deux pas du cours julien, offrez-vous un moment de détente et de dépaysement pour amortir le choc de la rentrée...

J'exagère? Ecoutez plutôt ces enregistrements d'Emmanuelle Gibello, une artiste qui rapporte de ses voyages, urbains comme en pleine nature, lointains ou quotidiennement à portée de son Dictaphone numérique qu'on imagine rangé dans la poche extérieure de son sac à dos, quand elle se fait des Paris By Night. Foi d'ex-parisien, les sons de la capitale font partie de ses attributs les plus notables de ville-monde. A écouter Gibello, je repense à cette variété de grésillements de radios étrangères (ici passés à l'envers), de bips, de cliquetis, de simili-vagues induites par le bruit de la circulation, le sourd ronronnement du tramway, le vent dans les feuilles du bout de nature le plus courant que constituent les arbres plantés dans les avenues parisiennes. Et puis, ce cœur qui palpite, solitaire, au milieu de l'irrégulière rumeur urbaine, toujours pleine de surprises par cette multiplication de sources sonores différentes. Fermons les yeux sur le paysage de ville musée, étouffons l'odeur de pollution automobile, oublions enfin la foule des individus individualistes décuplés par l'heure de pointe, et ouvrons grandes nos esgourdes pour accueillir la rêverie de ces plaines fantasmagoriques qui n'existent nulle part, et surtout pas sur Google Map.

La notion d'espace s'étant alors totalement évanouie, Gregg Kowalsky nous offrira un retour en arrière dans les années sonores passées, celles du lecteur de cassettes, du walkman. Son roulis bruyant, ses frottements de paresse, en un mot sa présence physique persistante, obstinée, comme si la cassette était finalement incapable de disparaître complètement au profit de la musique. L'humilité n'a jamais été le fort de la cassette audio. On comprend donc pourquoi Gregg Kowalsky a décidé de les laisser s'exprimer, en l'absence de toute trame musicale (si ce n'est le superbe chant de cordes géantes frottées par un archer d'un kilomètre de long), ne serait-ce qu'au titre d'anciens combattants, puisqu'elles ne font plus partie de notre quotidien. Ou bien, plus probablement, peut-être que Gregg Kowalski a décidé de recruter ces vieilles branches-là pour monter une armée et mener de plein front le combat du bruit, de la Noise Music... Et c'est donc pour emprunter la voie de ses prédécesseurs dans la cour martiale que Gregg Kowalsky utilisera avec ingénuité la Tactique Ancestrale de la résonance grésillante maximale, en disposant tout autour de la salle (ou de la scène) une dizaine de ses soldats autoreverse !

Charly le concombre

A PROPOS DE GREGG KOWALSKY Gregg Kowalsky réside à Oakland, Californie, où il a étudié les Beaux-Arts et obtenu un diplome en Musique Electronique et Enregistrement au Mills College. Les compositions de Kowaslky couvrent un champ assez large, du Drone noise au psychédélisme méditatif, hautement influencés par l’air épais et humide du Sud de la Californie où Gregg a vécu la plus grande partie de sa vie.

Après son premier album, Throug the Cardial Window (Kranky), Gregg commença à travailler avec des cassettes, oscillateurs, mixer feedbacks, micros contact, … Dans sa série Tape Chants, il explore les acoustiques en créant une performance de la disposition de lecteurs de cassette tout autour d’un espace, utilisant seulement les haut-parleurs des lecteurs de cassette comme amplification. Dans cette oeuvre, Gregg se déplace dans l’espace en ajustant le volume des lecteurs cassette pour créer un mix live. Le premier avatar des Tape Chants sortit en 2007 sous le nom Tape Chants A million (chez Rootstrata).


Kowalsky a eu l’opportunité de jouer partout en Europe et aux Etats-Unis, au cours des années passées. Il participa à des festivals tels que le WDR’s SoundArt de Cologne, le Bottling Smoke Festival et d’autres.

Ses oeuvres ont été éditées chez Kranky, Rootstrata, Kning Disk, Nosordo, Ruralfaune, Important. Il a composé pour de la dance, des installations sonores, des films et des ensembles accoustiques.


En Janvier 2008, Root Strata a sorti un vynil à une face de son oeuvre « Tendrils in vigne » (jouée par le Contemporary Performance Ensemble) au Mills College. Gregg est en ce moment en train d’enregistrer le successeur de Through the Cardial Window pour Kranky, parmi d’autres travaux en cours.

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About Gregg Kowalsky

Gregg Kowalsky resides in Oakland, California where he completed a Master of Fine Arts degree in Electronic Music and Recording Media at Mills College. Kowalsky’s compositions range from drone and noise pieces to meditative psychedelia, which are highly influenced by the thick, humid air of South Florida where Gregg lived for most of his life. After his debut album, Through the Cardial Window (Kranky), Gregg started working with cassette tapes, sine oscillators, mixer feedback, contact mics, etc... His recent series of Tape Chants explores the acoustics where the performances occur by setting up cassette players around the space, using only the cassette players' speakers for amplification.

Throughout the piece, Gregg moves around the space adjusting the amplitude of the players as a live mix. The first incarnation of Tape Chants was released in 2007 called Tape Chants A Million (Rootstrata) Kowalsky has had the opportunity to perform throughout Europe and the United States over the past several years. He participated in festivals such as WDR’s SoundArt-Köln Festival, The Bottling Smoke Festival and others.His recordings have released on Kranky, Rootstrata, Kning Disk, Nosordo, Ruralfaune, Important. He has composed for dance, sound installations, film and acoustic ensembles.

In Jan. 2008, Root Strata released a one-sided LP of his piece 'Tendrils In Vigne' (performed by the Contemporary Performance Ensemble) at Mills College. Gregg is currently recording the follow up to Through the Cardial Window for Kranky among other works in progress....



A PROPOS D'EMMANUELLE GIBELLO Emmanuelle Gibello est née à Paris en 1971. Diplomée en arts plastiques à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne en 1999, elle développe depuis 2001, une pratique qui emprunte à la fois aux arts visuels et à la musique électronique. Très influencée par les nouvelles technologies qu'elle s'approprie en autodidacte, son travail est également nourri de matières littéraires (Didier Anzieu, Samuel Beckett, Philippe K. Dick, Haruki Murakami…). Elle interroge les rapports son-image, paysage sonore et souvenirs. Son travail de composition et de mixage s'effectue à partir de sons enregistrés dans de multiples contextes, naturels et urbains.

Cette collection de bruits issus du quotidien comme de ses voyages lui permettent d'explorer et de manipuler, aux moyens d'outils électroniques, internet, camera, micros modifiés, les différentes strates des sons concrets et synthétiques. En enregistrant, les nouveaux paysages sonores générés par l'homme, leurs transformations, elle re-visite l'espace sonore urbain afin d'éveiller une autre perception à la symphonie complexe du monde contemporain.

Ses pièces électroacoustiques sont exécutées en live à l'instar de ses performances.

Gregg Kowalsky

Site - - - - - - - - http://www.greggkowalsky.net
MySpace - - - - - - - - http://www.myspace.com/greggmkowalsky

Scenophonie - Emmanuelle Gibello

Site - - - - - - - - http://scenophonie.net
MyOwnSpace - - - - - - - - http://www.myownspace.fr/scenophonie

Du bon son

  • Gregg kowalsky - Chants VI-VII (excerpt)
  • Emmanuelle gibello - Enfance
  • Emmanuelle gibello - Night
  • Emmanuelle Gibello - 2009

Des mirettes

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