Autopsie d'un vivant

Par Le Préfet, le dimanche 1 avril 2007

La douleur n'est pas forcément une chose banale.

Ou plutôt si.

Heureusement chacun en fait l'expérience et voilà qui rend si proche. Qui nous rapproche du monde des vivants et nous si rend incompréhensibles.

La douleur est un nœud qui se rencontre une fois et ne se dénoue jamais. On se le pose face contre cul et on se l'observe une vie durant en faisant avec. On en devient si transparent, dernier des hommes et premier humain. Nature, biologie, maladie, mort, lutte contre tout ça et échec permanent. La douleur est un regret du temps où rien n'avait d'importance. La douleur c'est juste ignorer que rien n'a d'importance.

On se dit « Plus jamais ça » ... on se dit des conneries pour ne plus rien faire, plus rien faire qui puisse faire mal. Avec cette putain de douleur on refuse d'être naïf. On agit sans naïveté, sans sincérité, alors, on ne touche plus ni le monde ni la vie, on ne fait que les effleurer... Confits de trouille et le cul pincé on se condamne à ne jamais avoir tord, à ne jamais faire d'erreur, de mal, de bien... à ne jamais rien faire.

La douleur chacun la connait et s'en sert pour mieux mentir, pour mieux ne pas agir. Allons tous nous faire foutre car tout a trop d'importance pour ne pas y toucher... même la merde.

A l'Embobineuse nous exorcisons la douleur en la bouffant comme on bouffe nos poumons sanglants… Et c'est encore un mensonge, car lorsqu'on se frappe avec ces poumons, CA NE FAIT PAS MAL, c'est une caresse…

Le Véritable Préfet des Bouches du Rhône