ZINÉ CLUB # 5 "Le musée des Horreurs"

A PROPOS DE TERREUR A TINY TOWN Réalisation : Sam Newfield.
Avec : Billy Curtis, Yvonne Moray, Little Billy Rhodes, Billy Platt.

Dans l'Ouest sauvage, le fourbe et rusé Bat Haines exploite les rivalités des familles Preston et Lawson, pourtant endormies depuis plus de quinze ans, pour tenter de s'approprier leurs terres et leur bétail. Coups de feu dans le dos, attaque de diligence, manipulations des vieilles haines et coups tordus ; sous son large chapeau, l'immonde Bat couve un esprit du mal prêt à tout pour arriver à ses fins. Mais, comme dans tout western kitsch qui se respecte, le héros est un cavalier blanc au large feutre et aux pistolets prêts à être dégainés. Chevauchant son poney, il n'hésitera pas à barrer la route aux ambitions de Bat et de ses sbires… Chevauchant son poney ?!?


Ah oui, j'avais oublié de vous le préciser, Terreur à Tiny Town est un western joué par des nains et seulement par des nains. Des lilliputiens même, pour être précis. Et de la pire espèce ! De celle qui chante toutes les dix minutes des scies abominables de niaiserie et de cuculterie, comme c'était assez souvent le cas à cette époque dans les films. Terreur à Tiny Town est donc un film remarquable de par son casting étonnant et restera d'ailleurs à jamais gravé dans l'histoire du cinéma pour cette unique raison. Car, il faut bien le dire, sorti du fait que c'est une indéniable curiosité, ce long-métrage plutôt moyen (une heure et deux minutes) est pour tout dire carrément médiocre.
L'histoire est rebattue, les personnages n'ont pas d'épaisseur et ne sont guère servis par un scénario anorexique, l'humour vole à peu près aussi haut qu'un nain lancé dans un concours clandestin et l'intrigue captive presque autant qu'un bon épisode des Chiffres et des lettres.


Bref, si The Terror of Tiny Town reste étonnant et réserve quelques bons moments, ces derniers se font rares, plombés par la romance à deux balles entre le héros et sa belle, les chansons vieillottes et les rebondissements plus que prévisibles. Ajoutons que l'ensemble se déroule dans un décor à taille normale, ce qui rend certains passages amusants mais montre bien le manque de cohérence de l'ensemble. Sam Newfield, le réalisateur, et Jed Buell, le producteur, ont voulu réaliser un coup avec des nains (réussi, on en parle encore), mais certainement pas un grand film avec de petits acteurs. Dommage. On avait vu, avec Freaks, ce que pouvaient donner de véritables ambitions artistiques au service de personnages hors du commun ; on a ici l'autre versant, purement mercantile, d'un cinéma qui se contente de jouer son rôle d'attraction en exploitant, sans y mettre de coeur, toute une troupe qui méritait bien mieux.



A PROPOS DES NAINS AUSSI ONT COMMENCES PETIT Réalisation : Werner Herzog.
Avec :Helmut Döring, Gerd Gickel, Paul Glauer, Erna Gschwendtner, Pepi Hermine, Gisela Hertwig

Après quelques années de vagabondage et une poignée de courts-métrages, le réalisateur bavarois Werner Herzog dirige son premier long-métrage, SIGNES DE VIE, tourné essentiellement en Grèce. Ce jeune metteur en scène est alors perçu comme annonciateur d'un renouvellement du cinéma allemand, à l'instar de Volker Schlöndorff qui a sorti, deux années auparavant, LES DÉSARROIS DE L'ÉLÈVE TORLESS (avec Mathieu Carrière et Barbara Steele). Herzog tourne ensuite le court-métrage MESURES CONTRE DES FANATIQUES, avant de s'attaquer à FATA MORGANA, un film-poème dont la production s'étale sur trois années. Enfin, en novembre 1969, il se rend dans les îles Canaries pour y mettre en scène son second long-métrage de fiction : LES NAINS AUSSI ONT COMMENCE PETITS. Entièrement fait en décors naturels, il a la particularité de ne mettre en scène... que des acteurs nains ! Parmi eux, Helmut Döring réapparaîtra dans un autre film de Herzog : le très beau L'ÉNIGME DE KASPAR HAUSER.

Dans une maison de redressement, qui est en fait une vaste ferme isolée, les pensionnaires se révoltent. Ils parviennent à chasser la surveillante, tandis que le directeur doit se barricader dans son bureau, avec un des mutins en otage. De sa fenêtre, il tente de faire revenir les rebelles à la raison. Rien n'y fait : ceux-ci mettent l'établissement sens dessus dessous...

En fait, il est difficile de résumer un film comme LES NAINS AUSSI ONT COMMENCE PETITS. Une fois la situation de départ posée, le métrage prend la forme chaotique d'une suite de saynètes au cours desquelles les mutins profitent à fond de leur liberté retrouvée, en se livrant à toute une série de farces et de méfaits : vol, beuverie, incendie, bris de vitre, meurtre d'animaux... Pendant ce temps, dans son bureau, le directeur tente de raisonner son otage et de justifier son action disciplinaire au nom de la dignité et de l'hygiène de vie.

LES NAINS AUSSI ONT COMMENCE PETITS pourrait n'être que la peinture classique d'une révolte dans une établissement disciplinaire. Mais Herzog prend le parti de faire interpréter son film uniquement par des nains (aussi bien les prisonniers que les gardiens), lui donnant ainsi une étonnante tonalité insolite et la forme d'une fable complètement déréalisée. De même le no man's land sauvage et volcanique au milieu duquel se tient le camp accentue encore la bizarrerie du métrage, lequel a souvent été rapproché de LA MONSTRUEUSE PARADE (que Herzog n'a pas encore vu au moment du tournage).

LES NAINS AUSSI ONT COMMENCE PETITS, dans lequel les révoltés laissent libre cours à leurs instincts les plus sauvages, paraît un conte anarchiste, dont le déroulement ne suit aucune règle. Sa réalisation souligne encore son caractère délirant et spontané par le recours très fréquent à des séquences filmées caméra à l'épaule.


Tout n'est pourtant pas réussi dans LES NAINS AUSSI ONT COMMENCE PETITS. Si certains passages s'avèrent assez irrésistibles (le mariage...), le film tend parfois à être répétitif et lassant, car tous ses épisodes ne sont pas égaux. Les longueurs se font parfois sentir et on peut trouver que cette histoire aurait été mieux adaptée à la longueur d'un moyen-métrage.

Quoi qu'il en soit, LES NAINS AUSSI ONT COMMENCE PETITS est un film unique, aussi bien par son propos nihiliste que par sa forme anarchique et agressive. Il vaut d'ailleurs des ennuis à Herzog, la censure allemande ayant mis un an avant de se décider à en autoriser la distribution. Certains accusent le réalisateur d'exploiter ces acteurs comme des phénomènes de foire, ou de les décrire comme des monstres. Depuis, la carrière du metteur en scène a pris en envergure mondiale et est parsemée de chef-d'œuvres reconnus, comme AGUIRRE, LA COLÈRE DE DIEU, L'ÉNIGME DE KASPAR HAUSER ou FITZCARRALDO.

Emmanuel Denis.



A PROPOS DU MUSEE DES HORREURS Trésors oubliés de préhistoriques civilisations aux noms imprononçables
vous contemplerez les momies des anciens dieux de l'Egypte initiatique.


Sous l'égide des Guides des caves et recoins de l'Embobineuse secrète
dans le cadre de chaos d'un protocole anachronique

Entrez dans l'univers d'amour à mort et de morts amours
du bric à brac fantastique et pourtant si réel
des reliques terribles du Musée des Horreurs de l'EmbobineuseV accumulées depuis sa Fondation mystique
quelque part HORS de toutes notions objectives de l'espace, du temps, des causes et des effets ...

Mandrake le Mage-poumon.

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